“…À mi-chemin de son histoire, il s’est ouvert une brèche dans le développement du cinéma, une marge où s’est constituée en quelque sorte une deuxième genèse possible du médium filmique. Bien qu’il y eu plus tôt des précurseurs français – René Clair, Fernand Léger, Marcel Duchamp… – et bien sûr Vertov, c’est dans cette marge des années 50 et 60, aux États-Unis et plus à l’est en Europe, qu’est apparu un corpus d’oeuvres remarquable par sa variété, son ampleur et la force des expériences qu’il offrait…”
Reflections on Black (1955) constitue un excellent point de départ pour comprendre et, surtout, pour apprécier l’oeuvre de Stan Brakhage, puisque ce film, parmi les premiers de l’auteur, révèle déjà les préoccupations essentielles au cinéma de Brakhage..
Le style de Window Water Baby Moving est assez unique dans le sens où Brakhage mélange du pur expérimental avec du documentaire réaliste. Il présente un moment partagé avec sa femme enceinte et puis l’accouchement de celle-ci.
Une puissante attraction, comme un miroir au milieu du désert, parce que cette vie battante des images et de leur lumière s’apparente très singulièrement aux pulsations de nos propres yeux. Pour le vérifier on peut toujours se livrer à l’expérience.
Le champ de vision du spectateur devient ce que l’artiste en fait; des visions de blanc, de neige (…) En ajout, Godard écrivait, au tout début de l’article auquel je réfère que “Si mettre en scène est un regard, monter est un battement de coeur”.
Le simple fait d’écrire sur les films de Stan Brakhage semble nécessiter un effort de conscience par crainte de tenir des propos parallèles aux films et non en continuité avec l’expérience unique qu’ils proposent, puisqu’il s’agit de ces oeuvres qui ne peuvent se saisir pleinement (et ne sont peut-être jamais saisies que partiellement) qu’au-delà d’une certaine limite que la critique, et même les mots , peuvent encore atteindre.