J’étais réticente devant ces Histoire(s) du cinéma qui, bien honnêtement, me semblaient n’offrir qu’une insurmontable ascension ou, plus tétanisante encore, une mer sombre aux mouvements indiscernables, qui au mieux, terrifie, au pire, paralyse. Devant ce flot insaisissable, ce trop plein d’informations d’une hétérogénéité essoufflante, j’étais médusée.
“Je me sens comme un aventurier à partir sur les routes de la Drôme et de l’Isère avec le film de Jean-Luc Godard. C’est extrêmement émouvant et excitant de participer à cette aventure des diffusions du film en France. Vincent Capes de ZO/Anima nous avait dit qu’il avait imaginé cette tournée comme une tournée de groupe de rock. Et je ressens cette même sensation d’excitation du départ, et une légère inquiétude, un peu diffuse et stimulante, de l’aventure qui démarre, que lors des tournées que j’ai faites avec les groupes de musique dans lesquels je jouais.”
Comme artiste et chercheuse, ma pratique pluridisciplinaire explore la question de l’indicible, des choses dont on ne doit pas parler dans l’espace social ainsi que de l’incapacité du langage à rendre compte des états affectifs forts. C’est donc sous cette prémisse, que j’ai choisi de décortiquer, un peu, une image bien précise des Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard.