La grande force du film n’est donc pas de jouer dans la reconstitution grandiose, éblouissante et démonstrative, mais de procéder par allusions sobres et significatives. Plutôt que les grands événements historiques rabâchés, on filme les petits faits quotidiens méconnus ou mésestimés.
“…Il faut bien comprendre qu’un film comme Baise-moi n’est pas né du jour au lendemain mais qu’il est le fruit complexe de plusieurs tendances qui ont travaillé la société depuis plusieurs dizaines d’années. Il serait trop long de rentrer dans les détails à ce sujet mais tentons néanmoins de comprendre succinctement les différents enjeux du film et ce qu’on y voit. Depuis quelques temps, des films revendiqués auteuristes montrent des scènes “explicites” d’actes sexuels. Ce qui était prévisible après mai 68 et de ce qui l’a précédé au début du XXe siècle avec l’avènement de ce qu’on a appelé le “modernisme” qui revendiquait révolution politique et propagande hédoniste, est arrivé…”