Une sélection de films documentaires iraniens (1962-2005)

Entre l’adhésion au réél et l’allégorie

Bien que le cinéma iranien contemporain soit reconnu, depuis le début des années 1990, comme l’un des plus importants et innovateurs sur l’échiquier du cinéma mondial, peu de spectateurs sont au fait de l’incroyable influence qu’a exercée sur ces œuvres l’école documentaire iranienne des années 1960 et 1970. Le lyrisme, la créativité et le dévouement de ces cinéastes, actifs avant la révolution de 1979, sont connus de peu de cinéphiles en dehors de l’Iran. La force et la diversité de ces œuvres alimentèrent ce qu’on a appelé la Nouvelle vague iranienne, et ceci demeure vrai encore aujourd’hui. Après tout, ce mode cinématographique a été, dans bien des cas, le premier lieu d’expérimentation pour plusieurs cinéastes qui allaient devenir des figures majeures du cinéma iranien dans les décennies suivantes.

Ce programme, né d’une collaboration entre Hors champ et la 8e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM, du 10 au 20 novembre), rassemble des œuvres clés des années 1960 et 1970 et des films très récents réalisés par ces mêmes cinéastes ou encore par de jeunes réalisateurs. Nous espérons, par cette juxtaposition, créer un dialogue entre le passé et le présent, en permettant d’en relever les continuités comme les ruptures.

La maison est noire (F. Farrokhzad, 1962)

Très tôt, Forough Farrokhzad et Ebrahim Golestan allèrent poser les bases d’un cinéma d’art en Iran, toujours à mi-chemin entre l’adhésion au réel et l’allégorie. Il y eut, au tout début, La maison est noire (1962), de la célèbre poète Farrokhzad, qui posait un regard sur les corps torturés des habitants d’une colonie de lépreux. Elle signa également le montage de Un feu (1961), réalisé par l’écrivain et cinéaste de renom Ebrahim Golestan, qui défiait avec brio les frontières du « film de commande ».

Avec la multiplication du nombre d’agences soutenant la production cinématographique tout au long des années 1960, les documentaires iraniens proliférèrent et se diversifièrent. Avec de petites ou de grandes équipes de tournage, plusieurs jeunes documentaristes se donnèrent pour mission d’explorer et de témoigner de la diversité culturelle de leur vaste pays. Enregistrant des coutumes authentiques, des rituels et des pratiques artistiques de plus en plus marginalisés par la modernisation de la nation, ces documentaires participèrent de cette vague singulière de films ethnographiques qui fleurissaient à la même époque.

Le cinéaste et écrivain Nasser Taghvaï bâtit son Vent du djinn (1969) autour des rituels d’exorcisme pratiqués sur les rives du Golfe Persique, avant de réaliser peu après, avec une grande virtuosité formelle, Arbaïn (1970), tourné près de la ville portuaire de Bushehr. En continuité avec ses premières œuvres, Ta’zieh (2004) propose un nouveau regard sur la tradition chiite d’art dramatique et religieux.

Bad-e Jen (N. Taghvai, 1969, Richter films)

Mais les documentaires iraniens furent également le lieu de critiques et de revendications sociales, un domaine couvert, tout particulièrement, par Kamran Shirdel. Diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, il se pencha sur les laissés-pour-compte de la capitale iranienne. Avec sa trilogie cinglante Téhéran, capitale de l’Iran, Prison de femmes et Quartier de femmes, tous tournés et aussitôt censurés en 1965, Shirdel ouvrit la voie – jamais facile dans ce pays – à un cinéma engagé socialement. La nuit où il a plu (1967), primé dans différents festivals, fut une des premières œuvres à remettre en question l’autorité du « document » et de la « réalité documentaire » en adoptant un mode réflexif et parodique.

Téhéran, capitale de l’Iran (K. Shirdel, 1965)

Solitude Opus 1 (2002), son œuvre la plus récente, porte sur un vieil homme reclus sur l’île de Kish, et peut faire penser par moments au P comme pélican (1972) de Parviz Kimiavi, qui brouillait lui aussi, de façon subtile, la limite entre le documentaire et la fiction. L’œuvre imposante de Kimiavi sera également représentée par Ô protecteur des gazelles (1971), un film puissant à propos du pèlerinage au mausolée de l’Imam Reza à Mashad, ainsi que Le vieil homme et son jardin de pierres (2004), qui reprend la figure d’un vieil homme solitaire, héros d’un film que Kimiavi avait tourné trois décennies plus tôt.

Les documentaires iraniens contemporains partagent, avec ceux de l’ancienne génération, un grand nombre de préoccupations thématiques. Ils s’intéressent aux pratiques rituelles, aux institutions, aux marginalisés, aux figures solitaires ainsi qu’à des questions sociales et politiques d’aujourd’hui. L’une de ces voix émergentes est celle de Bahman Kiarostami, dont les films Pilgrimage (2004) et The infidels (2003) traitent de thèmes religieux et ethnographiques avec une dose égale de gravité et de ludisme. Rêve de soie (Nahid Rezaei, 2003), The other side of Burka (Mehrdad Oskouei, 2005) et Epitath (Moslem Mansouri, 2005) abordent la question de la jeunesse et du statut de la femme, adoptant un point de vue intimiste pour traiter de réalités sociales pour le moins complexes. Enfin, I Speak to God (Kaveh Bahrami-Moghaddam, 2004) traite, avec lyrisme et finesse, de la souffrance des patients dans un asile psychiatrique.

Pilgrimage (B. Kiarostami, 2003)

Tous ces films témoignent à leur façon de la diversité, de la singularité et de la vitalité souvent oubliée du cinéma documentaire iranien, passé et présent.

Farbod Honarpisheh, André Habib (programmateurs invités)

Pour plus d’informations sur les RIDM, visitez le site du Festival : [url=http://ridm.qc.ca]http://ridm.qc.ca[/url].

Ce programme a été rendu possible grâce à la contribution du Conseil des arts de Montréal et de l’Islamic Culture and Relations Organization (ICRO).

Hors champ tient également à remercier les personnes suivantes : Bernard Boulad et toute l’équipe des RIDM, Robert Richter (Richter films), Ebrahim Golestan, Leila Hosseiny (Iranian Young Cinema Society, Documentary and Experimental Film Center), Mohammad Atebbai (Iranian Independants), Reza Tashakkori (Farabi Cinema Foundation), Marjaneh Moghimi (Butimar Productions), Film Transit International, Lila Ghobady (Arts Center of Freedom Loving Iranian), Nahid Rezaei.

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Calendrier et synopsis des films

Programme 1

samedi 12 novembre 2005, 17h20, Goethe-Institut

Un feu (Yak Atish)

réal. Ebrahim Golestan, Iran, 1960, 16 mm (DVD), 30 min, persan s.-t.f., distr. Golestan Films Production (.(JavaScript must be enabled to view this email address)), Éditions Léo Scheer.

« Au printemps 1958, dans la région pétrolière de Khuzestan, cœur de l’industrie pétrolière iranienne et de la civilisation perse, une nappe de gaz explose lors d’un forage. La source est sans fin, le feu puissant, indestructible et gigantesque. C’est un dragon. En tout cas, c’est ainsi qu’il apparaît dans Un feu. » (Stéfani de Loppinot, Cinémas 07, printemps 2004)

Un feu (E. Golestan, 1961)

La maison est noire (Khaneh siah ast)

réal. Forough Farrokhzad, Iran, 1962, 35 mm (DVD), 20 min, persan s.-t.f., distr. Golestan Films, Éditions Léo Scheer.

La maison est noire, œuvre cinématographique unique de la plus célèbre poète iranienne Forough Farrokhzad, tournée dans une léproserie près de Tabriz, a été célébrée par plusieurs générations de cinéastes et de critiques comme l’un des plus grands films iraniens jamais tournés. Il a remporté le Grand prix au Festival Oberhausen en 1963.

I Speak to God (Man Be Kohda Harf Mizanam)

réal. Kaveh Bahrami-Moghaddam, Iran, 2003, Betacam SP, 30 min, persan s.-t.a., distr. Documentary & Experimental Film Center (.(JavaScript must be enabled to view this email address)).

« Ce film présente la vie de trois patients de l’hôpital psychiatrique Razi (Aminabad, Téhéran). En explorant la relation entre le psychologue, le psychiatre et le patient, le public se fait une idée de leur maladie. Toutefois, à la fin, il devient évident que c’est le manque de soutien familial, social et médical, et non la gravité de leur maladie, qui les confine à l’hôpital. » (K. Bahrami-Moghaddam)

I Speak to God (K. Bahrami-Moghaddam, 2003)

Programme 2

Dimanche 13 novembre, 21h00, Goethe-Institut

Wind of Jinn (Bad-e Jenn)

réal. Nasser Taghvaï, Iran, 1969, 35mm (Betacam SP), 21 min, persan s.-t.a., distr. Robert Richter Distribution (richterfilm@tele2ch), [url=http://home.tele2.ch/richterfilm/]http://home.tele2.ch/richterfilm/[/url]

Dans la région du Sud de l’Iran, plus précisément dans les ports de Bandar Abbas et Bandar Lengeh, une ancienne croyance dit que le « vent du Djinn » influe sur la vie des gens, les dispersant à travers le monde, ce qui provoque beaucoup d’émigrations. Il existe des rituels particuliers pour désenvoûter les « désagrégés », victimes de ce phénomène.

Arbaïn

réal. Nasser Taghvaï, Iran, 1970, 35mm (Betacam SP), 20 min, persan s.-t.a., distr. Robert Richter Distribution (richterfilm@tele2ch), [url=http://home.tele2.ch/richterfilm/]http://home.tele2.ch/richterfilm/[/url]

Pendant le mois de Moharram, la ferveur religieuse du peuple iranien se manifeste au cours des cérémonies de deuil qui marquent l’anniversaire du martyre de l’Imam Hussein.

Ô protecteur des gazelles (Ya zamen é ahu)

réal. Parviz Kimiavi, Iran, 1971, 16mm, 19 min, sans dialogue, distr. Robert Richter Distribution (richterfilm@tele2ch), [url=http://home.tele2.ch/richterfilm/]http://home.tele2.ch/richterfilm/[/url]

Ce film montre des hommes et des femmes visitant le mausolée de l’Imam Reza, le 8e iman chiite, dans la ville de Mashad, au Nord Est de l’Iran. D’après la légende, l’Imam Reza aurait sauvé une gazelle poursuivie par un chasseur. Pour cette raison, on l’appelle le « protecteur des gazelles ».

O Protecteur des gazelles (P. Kimiavi, 1971)

The Ta’zieh of Braveheart Hur

réal. Nasser Taghvaï, Iran, 2004, Betacam SP, 46 min, persan s.-t.a., distr. Iranian Independants (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Le Ta’zieh est une des traditions théâtrales les plus anciennes d’Iran. Elle combine l’histoire et les légendes islamiques avec des rituels iraniens anciens. Selon Taghvaï, « le Ta’zieh est la seule forme authentique d’art dramatique dans le monde islamique ». La pièce a été filmée à Zavvareh, une ville de la province de Yazd.

Programme 3

Lundi 14 novembre 2005, 17h30, Goethe-Institut

Tehran is the Capital of Iran (Teheran, payetakht é Iran ast)

réal. Kamran Shirdel, Iran, 1965, 35mm, 18 min, persan s.-t.a., distr. Farabi Cinema Foundation (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

La vie des déshérités du Sud de la ville qui vivent dans des cabanes : écoliers, femmes, hommes, jeunes, ouvriers, chômeurs, vagabonds…

Women’s Prison (Nedamatgah)

réal. Kamran Shirdel, Iran, 1965, 35mm, 12 min, persan s.-t.a., distr. Farabi Cinema Foundation (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Ce film montre la vie des prisonnières et de leurs enfants derrière les barreaux.

Quartier de femmes (K. Shirdel, 1965)

Women’s Quarter (Qaleh)

réal. Kamran Shirdel, Iran, 1965, 35mm, 18 min, persan s.-t.a., distr. Farabi Cinema Foundation (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Ce film, commandé par l’Institut de la Femme, parle de la vie douloureuse des prostituées du quartier de Qaleh. Le film ayant été confisqué dès le début du tournage, les négatifs ont disparu jusqu’en 1980. Grâce à l’utilisation de photographies prises par Kaveh Golestan à l’époque du tournage, le film a pu être terminé.

The Night It Rained (An shab ke barun amad)

réal. Kamran Shirdel, Iran, 1967, 35mm, 35 min, persan s.-t.a., distr. Farabi Cinema Foundation (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Un article de la presse iranienne raconte comment une catastrophe ferroviaire a été évitée grâce à un jeune garçon qui a mis le feu à son manteau pour avertir du danger. Une équipe de cinéma se rend sur les lieux pour filmer l’histoire du jeune héros. Mais la compagnie des chemins de fer dément l’existence du jeune garçon alors que le Gouverneur général l’encense. Des douzaines de personnes revendiquent cet exploit.

La nuit où il a plu (K. Shirdel, 1967)

Programme 4

Mardi 15 novembre 2005, 19h30, Goethe-Institut

Infidels (Koffar)

réal. Bahman Kiarostami, Iran, 2004, Betacam SP, 40 min, persan s.-t.a., distr. Marjaneh Moghimi, Butimar Productions (.(JavaScript must be enabled to view this email address)).

Infidels porte sur les Godars – des artistes-gitans vivant dans le Nord de l’Iran. Le film montre les quatre manières par lesquelles les Godars parviennent à gagner leur vie : la danse, le théâtre, la chasse, la musique, et met de l’avant leurs efforts pour préserver leur art et leurs rites ancestraux. Dans ce film, les Godars chantent, jouent de la musique, et content les fables anciennes dont ils ont hérité, et qui bien souvent concernent leurs problèmes avec Dieu.

Pilgrimage (Ziarat)

réal. Bahman Kiarostami, Iran, 2004, Betacam SP, 52 min, persan s.-t.a., distr. Jan Rofekamp, Films Transit International (.(JavaScript must be enabled to view this email address)).

Pilgrimage présentent des pèlerins iraniens qui, au péril de leur vie, tentent de traverser illégalement la frontière entre l’Iran et l’Irak afin de visiter le mausolée de l’Imam Hussein à Karbala, en Irak.

Infidels (B. Kiarostami, 2005)

Programme 5

mercredi 16 novembre 2005, 17h10, Goethe-Institut

Ô protecteur des gazelles (Ya zamen é ahu)

réal. Parviz Kimiavi.

P comme pélican (P mesle Pelican)
Parviz Kimiavi
Iran, 1972, Betacam SP, 27 min, persan s.-t.f. distr. Robert Richter Distribution (richterfilm@tele2ch), [url=http://home.tele2.ch/richterfilm/]http://home.tele2.ch/richterfilm/[/url]

Aseyed Ali Mirza mène une vie recluse. Cependant, il s’intéresse à l’éducation des enfants des alentours et leur apprend l’alphabet par des gestes. Mais lorsqu’il arrive à la lettre « P », les enfants se moquent du pauvre homme. Un jour, un des enfants lui donne « pélican » comme exemple de la lettre « P » et le met au défi de sortir de sa réclusion pour aller à la rencontre des pélicans.

Solitude Opus 1 (Tanhaee-ye avval)

réal. Kamran Shirdel, Iran, 2002, Betacam SP, 19 min, persan s.-t.a., distr. Robert Richter Distribution (richterfilm@tele2ch), [url=http://home.tele2.ch/richterfilm/]http://home.tele2.ch/richterfilm/[/url]

En attendant Godot sur l’île de Kish, dans le Golfe Persique, une île où la misère et la vie luxueuse se côtoient de près. Un octogénaire se croit toujours en charge d’un complexe de production d’énergie solaire aboli il y a longtemps. Les images servent de contrepoint à la voix du commentaire qui annonce un avenir radieux.

The Night It Rained (An shab ke barun amad)

réal. Kamran Shirdel.

Solitude Op. 1 (K. Shirdel, 2001, Richter films)

Programme 6

Jeudi 17 novembre, 19h20, Goethe Institut

A Brief Peace (Shahre Khamooshan)

réal. Ata Hayati, Iran, 2004, Betacam SP, 52 min, persan s.-t.a., distr. Katayoon Shahabi, Sheherazad Media International(.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Au moins une fois par semaine, les habitants de Téhéran vont au plus grand cimetière de la ville (Behesht Zahra) afin de trouver « un bref moment de paix » auprès de leurs morts. Ce documentaire, qui se penche sur le culte de la mort en Iran, montre à quel point la mort et la vie, les rires et les pleurs, la tristesse et la joie sont rapprochés.

The Other Side of Burka (Az pase borghe)
Mehrdad Oskouei
Iran, 2004, Betacam SP, 52 min, persan s.-t.a.

Dans l’île de Qeshm, dans le Sud de l’Iran, une île très stricte du point de vue de la tradition, les femmes sont opprimées par une société patriarcale. Leurs souffrances se manifestent sous la forme de diverses maladies, physiques et mentales, qui sont traitées par la cérémonie du Zar.

The Other Side of Burka (M. Oskouei, 2004)

Programme 7

samedi 19 novembre 2005, 13h00, Cinémathèque québécoise, Salle Claude-Jutra.

Rêve de soie (Khabe Abrisham)

réal. Nahid Rezaei, Iran, 2003, Betacam SP, 43 min, persan s.-t.f., distr. Nahid Rezaei, .(JavaScript must be enabled to view this email address).

La réalisatrice du film revient dans son vieux lycée vingt ans plus tard. Dans ses conversations avec les jeunes filles de l’après-révolution, elle les confronte à leurs désirs et à leur vision pour l’avenir. Leurs impressions sont également un commentaire sur la vie sociale et politique dans la société iranienne aujourd’hui.

Epitaph
réal. Moslem Mansouri, Iran, 2004, Betacam SP, 34 min, persan s.-t.a., distr. Arts Center of Freedom Loving Iranian (.(JavaScript must be enabled to view this email address))

Entretiens poignants avec des prostituées, qui expliquent en termes simples et émouvants leurs vies et leurs malheurs.

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Fiches biographiques

Kaveh Bahrami-Moghaddam

Né à Téhéran en 1951, il commence sa carrière de cinéaste en 1985, après des études en cinéma. Il a réalisé des films de fiction, des courts métrages d’animation et documentaires dont Une couleur intime (Range Ashena, 2000).

Forough Farrokhzad

Née à Téhéran en 1935, elle est sans doute l’écrivaine la plus importante de l’histoire de la littérature persane, et l’une des figures majeures de la poésie iranienne du XXe siècle. En 1958, elle rencontre le cinéaste Ebrahim Golestan et travaille comme monteuse pour le Golestan Film Studio. Elle meurt dans un accident d’automobile en février 1967. La Maison est noire est le seul film qu’elle a réalisé.

Ebrahim Golestan

Né à Shiraz en 1922, il est l’un des pionniers du cinéma et de la littérature contemporaines depuis plus d’un demi-siècle. Son œuvre a exercé une grande influence sur plusieurs générations d’artistes iraniens dans différents domaines. Il a fondé le Golestan Film Studio et a réalisé, entre autres, le célèbre documentaire Wave, Coral and Rock (1965). Il vit aujourd’hui à Londres.

Ata Hayati

Né à Kermanshah en 1951, il est diplômé du Collège de télévision et cinéma et détient également une maîtrise de l’Université d’art. Comme cameraman, il a collaboré à la télévision pendant plusieurs années. Directeur photo de plusieurs films iraniens à succès, il a réalisé deux longs métrages.

Bahman Kiarostami

Il est né à Téhéran en 1978 et a travaillé avec son père Abbas sur plusieurs films, entre autres à titre de monteur pour Ten (2002). Il commence à travailler comme assistant réalisateur en 1996 et réalise son premier film, Morteza Momayez: Father of Iranian Contemporary Graphic Design, la même année. Présentés dans des festivals de films en Iran et à l’étranger, ses films suivants s’intéressent aux arts et à la musique, et abordent souvent des thèmes religieux et sociaux.

Parviz Kimiavi

Né à Téhéran en 1939, il étudie la photographie et le cinéma à l’IDHEC à Paris. À son retour en Iran en 1969, il réalise plusieurs courts métrages, dont Ô protecteur des gazelles (1970) et P comme pélican (1972). Parmi ses longs métrages, on compte Les Mongols (1973), Le Jardin de pierre (Lion d’argent à Berlin en 1976) et, plus récemment, L’Iran est mon pays natal (1998). Dans les années 1980, il travaille pour l’ORTF, où il réalise de nombreux documentaires, dont La Tranche (1981), Simone Veil (1988) et La Maison de force (1988).

Un feu (E. Golestan, 1961)