Entretien avec Larry Clark

Qu’est-ce qui pousse Larry Clark à nous conter de telles histoires?

Suicide, religion, hypocrisie, adolescence et sexe… Encore une fois, une œuvre de Larry Clark soulève, un peu partout dans le monde, un certain tollé. [Ken Park->], son plus récent long métrage coréalisé avec le directeur de la photographie [Ed Lachman->], n’a pourtant pas connu de sortie publique d’envergure, le film étant confiné au circuit des festivals…

C’est d’ailleurs dans le cadre du FCMM 2002, à Montréal, que Hors Champ a rencontré Clark. Dans cet entretien sur son travail et ses idées de cinéaste, le réalisateur américain nous explique pourquoi il tient à faire du cinéma comme il le fait.

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Larry Clark – Je suis vraiment fier de Ken Park, j’en suis très content. Je l’ai vu hier soir encore, et c’est génial ! Je suis juste resté là à le regarder jusqu’à la fin. Je m’y suis laissé encore tout à fait prendre. Non, j’ai vraiment aimé le film !

Hors Champ – Ken Park est très différent de Bully (2001) ou Kids (1995). Pensez-vous que votre collaboration avec Ed Lachman y soit pour quelque chose ?

LC – Évidemment, ça a quelque chose à voir, mais non. Ce film était planifié depuis longtemps, il a toujours dû être comme ça. L’histoire est différente. Nous avons travaillé ensemble Ed et moi, nous sommes tous les deux des artistes visuels, et nous avons discuté tous les deux pour savoir à quoi nous voulions que le film ressemble. C’est un grand directeur photo, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais depuis le début, l’histoire et les personnages venaient de moi. C’était mon histoire et mes personnages que j’ai donnés à un scénariste pour les mettre ensemble dans un scénario.

HC – Il s’agit de Harmony Korine.

LC – Oui. Il a écrit la première version il y a longtemps, en 1994.

HC – Le film n’est-il pas inspiré de votre journal personnel?

LC – Oui. Ce sont des histoires et des personnages que j’avais déjà notés, et il y avait peut-être quatre films dans tout ça. J’ai demandé à Harmony de tout rassembler en un seul scénario.« Donne-moi une structure et c’est tout ». Harmony a dit : « tu sais, pour Kids, je connaissais ces jeunes, et ici, je ne connais pas ces gens-là, je ne sais pas qui sont ces gens-là ». Mais il était capable de le faire. C’est génial! C’est vraiment bien d’arriver à mettre toutes ces histoires ensemble et puis que ça marche.

HC – Quand vous dites que ça vient de votre journal, quand l’avez-vous écrit au juste?

LC – C’était des histoires que je voulais raconter, toutes basées sur des vraies personnes.

HC – Des personnes que vous connaissiez?

LC – Des personnes que j’ai connues, des personnes avec qui j’ai grandi. Des amis à moi. Des choses que j’avais lues et d’autres que j’avais vues.

HC – Des choses que vous aviez photographiées aussi?

LC – Oui, des choses que j’ai photographiées. Il s’agissait de mon idée pour faire mes débuts dans le cinéma. Ça devait être mon premier film. Ken Park était la raison pour laquelle je voulais faire du cinéma. Mais finalement, j’ai fait Kids en premier, et j’ai dû reporter Ken Park – ce qui est peut-être bien, parce que maintenant que j’ai fait quelques films et…

HC – Vous avez plus d’expérience!

LC – Oui, beaucoup plus d’expérience… donc, je suis un meilleur réalisateur.

HC – Qu’est-ce qui vous a poussé à porter un regard, à regarder votre communauté comme ça?

LC – J’ai toujours voulu raconter des histoires. Je lisais beaucoup quand j’étais jeune, et je voulais devenir écrivain mais je n’étais pas doué. Mais bon, j’ai commencé à faire de la photographie. J’ai d’abord photographié ce qui était autour de moi; je me suis toujours demandé pourquoi on ne pouvait pas raconter certaines histoires, pourquoi certaines choses n’étaient jamais dites. Quand j’étais jeune, tout était supposé être très bien, il n’y avait supposément ni toxicomanie, ni alcoolisme, ni abus d’enfant. Parfois, des amis à moi arrivaient à l’école avec un œil au beurre noir, parce que leurs parents les battaient. On n’en parlait jamais. Et je connaissais des jeunes dont les parents étaient toxicomanes et alcooliques et on n’en parlait jamais non plus. Ou encore cette fille que je connaissais, qui avait cinq frères et les cinq frères la baisaient. Le père aussi, probablement. Tout le monde le savait, mais personne n’en parlait. Je me suis toujours demandé pourquoi c’était ok de parler de certaines choses et de raconter certaines histoires alors qu’il ne fallait pas parler de d’autres histoires. C’est probablement la raison pour laquelle j’ai commencé à raconter des histoires et à faire des livres de photographie. Pourquoi pouvait-on voir certaines choses alors que d’autres devaient être cachées ? Je pense que quand j’ai commencé à faire des images, c’était en grande partie pour combler un vide, parce que si j’avais pu voir ces images ailleurs, je n’aurais pas eu à les faire.

HC – Vous semblez toujours vous concentrer sur cette communauté, cette communauté de jeunes issue de la banlieue californienne, blanche, skateboard, reliée à la porno… En rapport à ce que vous avez fait avant, comment placeriez-vous Ken Park dans votre œuvre ?

LC – Tout est là! (Rire) Vraiment, tout est là, parce que comme je disais, j’avais quatre histoires différentes à raconter et elles sont toutes dans un film.

HC – … de façon que nous puissions voir le lien entre elles.

LC – Exactement… Parce que ce Ken Park est à propos des parents et des enfants. C’est à propos de « grandir » et de « survivre ». Nous devons tous survivre à nos familles d’une façon ou d’une autre, que nous soyons issus de bonnes familles ou de familles disfonctionnelles, malsaines. Peu importe ce qu’elles sont, nous devons tous survivre à nos familles, et c’est ce dont le film traite.

HC – Mais pourquoi cette obsession pour les adolescents?

LC – Je ne sais pas si c’est une obsession, mais quand je commence à faire des œuvres, je les fais toujours à propos de moi et de mes amis… Et j’ai fait des livres de photos sur ce sujet-là. J’ai des enfants qui sont maintenant adolescents et je pense que ça devient important que je le fasse le mieux possible. Je veux dire : qui d’autre le fait ? Il y a beaucoup de cinéastes qui racontent d’autres sortes d’histoires et qui font d’autres types de films, alors je n’ai pas besoin d’en faire des pareils, il y en a déjà suffisamment. J’ai essayé de donner une certaine forme de réalisme à mon travail, de faire aussi réel que possible, pour que tout se lie véritablement à un niveau humain, pour que nous voyions ces personnages du film comme des vraies personnes. L’idée a toujours été d’utiliser des acteurs professionnels pour les adultes, parce que ce sont des rôles assez complexes, et d’utiliser de jeunes inconnus – de vrais non-acteurs – , des jeunes qui n’ont jamais réellement joué avant, pour qu’on les voit comme des vraies personnes.

HC – Comment avez-vous travaillé avec ce mélange d’acteurs professionnels et non professionnels? Les avez-vous dirigés ou les avez-vous laissés improviser?

LC – Je les ai dirigés. Nous avons regardé chaque rôle et je pense que toutes les interprétations sont très fortes. C’était très intéressant pour les acteurs professionnels de travailler avec des non-professionnels : ça leur a ouvert l’esprit ! Les acteurs me disaient : « si je travaille avec un autre acteur, je peux toujours anticiper un peu. Mais travailler avec ces jeunes! » Ils sont tellement ouverts et honnêtes, vous ne savez jamais ce qu’ils vont faire. Ça gardait les acteurs sur le qui-vive, et ça les poussait dans des endroits où ils n’allaient pas normalement. Quelquefois, ils n’avaient plus de points de repère, leur bagage d’acteur se retrouvait vide et ils devaient alors être vrais. C’était très bien pour eux.

HC – Quelle a été la part de hasard, d’improvisation, issue de cette rencontre entre professionnels et non-professionnels ?

LC – Nous avions un scénario, mais nous avons improvisé en partie. Puis, nous avons beaucoup réécrit parce que nous avions seulement la première version écrite en 1994. Et nous avons fait quelques répétitions. J’ai mis les jeunes ensemble et nous avons répété un peu. Le plus important, c’était qu’ils en viennent à se connaître et qu’ils soient assez à l’aise pour devenir amis et se faire confiance. C’était une question de confiance entre moi et les acteurs. S’ils ont été capables d’en arriver là, c’est qu’ils ont dû me faire confiance et j’ai dû leur faire confiance parce que leurs interprétations sont tellement ouvertes, honnêtes et courageuses.

HC – Cette idée de filmer la sexualité explicite, comment voyez-vous ça ? Ce n’est pas la première fois que vous tournez ce genre de scène et ça demeure controversé, surtout aux Etats-Unis. Vous avez eu quelques problèmes…

LC – C’est difficile.

HC – En même temps, ce n’est pas de la sexualité pornographique « hard ». En discutant avec Ed Lachman, nous comprenions que la scène finale – celle où ils font l’amour à trois – la sexualité ne devait pas y être vue comme perverse, malsaine…

LC – C’était le but.

HC – Ça semble être le happy ending du film, comme dans un film classique…

LC – L’idée, c’était d’avoir une fin ouverte. Il nous fallait dire que ces jeunes allaient être ok. Les jeunes peuvent se faire confiance entre eux. Les parents et les adultes en général utilisent ces jeunes d’une manière inappropriée pour satisfaire leurs propres besoins, pour combler leur vide émotionnel. Les jeunes, eux, peuvent se faire confiance. Je vois des films où les enfants sont abusés : à la fin de ces films, les enfants sont tout simplement détruits. J’ai voulu dire que ces jeunes allaient s’en sortir. Pourquoi ne feraient-ils pas l’amour ensemble, dans une sorte d’affirmation de leur confiance des uns envers les autres ? Comme pour détourner le sexe de ce qu’en font les adultes, de faire l’amour de manière appropriée. Pourquoi ne pas détourner complètement la chose ? Pourquoi ne pas la rendre correcte pour ces jeunes? Juste pour la rendre appropriée, pour la rendre innocente… Pour donner au sexe un sens meilleur, ou pour essayer de suggérer tout ça en tout cas.

HC – Une sorte d’opposé à Bully ?

LC – Oui, mais pouvons-nous faire ça? Pouvons-nous détourner la sexualité ? En regardant le film, je me suis dit : « Oui, ça marche! » Et le public l’a compris ! Le public nous a remercié, et c’est bien. L’idée, c’était ça : d’être capable de faire en sorte que le sexe entre adolescents ne soit pas perçu comme quelques chose de malsain.

HC – Et la construction visuelle?

LC – La construction visuelle est très réussie ! Nous avons beaucoup parlé Ed et moi et nous voulions que le film ressemble à un film européen. Nous voulions que la caméra ne dise pas nécessairement quoi regarder. Nous voulions que les acteurs du récit prennent place dans le cadre.

HC – La production est plus européenne aussi.

LC – Je pense que oui, en effet. D’ailleurs, tout l’argent vient de France…

HC – Est-ce lié avec une certaine controverse que vos films semblent soulever aux Etats-Unis ?

LC – Ça a probablement à voir avec l’argent! (Rire) Bully aussi a été fait avec de l’argent français.

HC – Les Américains ont-ils peur de vos films ?

LC – Je suppose qu’ils ne veulent pas donner d’argent.

HC – Il y avait de la violence gratuite dans Bully, mais pas dans Ken Park. La seule scène vraiment choquante est celle où ce jeune tue ses parents. Ken Park a peut-être un sujet plus symbolique, moins social, que Bully

LCBully est basé sur un fait divers et a été tiré d’un livre. La violence, c’est ce qui est arrivé, c’est ce que ces jeunes ont fait. Dans Ken Park il y a plus de méditation : comment certaines choses arrivent à des jeunes ? Comment, en quelque sorte, nous pouvons survivre à des choses qui nous arrivent quand nous sommes encore des enfants ?

HC – Les enfants ont l’air plus puissants que les adultes. Les jeunes ressemblent à des créatures délaissées et perdues qui ont une façon d’agir plus naturelle que les adultes qui, eux, semblent totalement détruits et désabusés. Il y a donc de l’espoir pour ces jeunes ?

LC – Oui, il y a de l’espoir.

HC – Y’a-t-il une sorte de projet moral derrière ces films?

LC – Oui. Je crois que c’est ce que je fais toujours. Dans Bully, les jeunes étaient finalement à blâmer. Je parle toujours de la vie et des choses comme elles sont.

HC – Êtes-vous plus utopique dans Ken Park ? C’est la vie avant les lois humaines, alors que, dans Bully, on parlait beaucoup de lois humaines, des lois Américaines…

LC – Oui. Mais cela vient sans doute un peu du fait que j’ai des enfants. Quand vous regardez l’état du monde, comment le monde change, vous vous devez presque de penser de façon optimiste. Les gens doivent apprendre à naviguer dans un monde en changement. Et même si ce monde devient de plus en plus fou, il doit y avoir de l’espoir, parce qu’il y a des moyens de s’orienter dans tout ça.

HC – Nous ne l’avons pas mentionné, mais il y a aussi un suicide dans Ken Park.

LC – Oui, ça arrive. Et on ne sait pas vraiment pourquoi il y en a qui se tuent. On le lit dans le journal ou on connaît quelqu’un qui l’a fait… En voilà une raide : Justin Pierce qui jouait Casper dand Kids s’est suicidé… C’est horrible ! Oui, ce sont des choses qui arrivent dans la vie. Mais je suis positif au sujet de la vie. Je veux dire : même si chaque film a été une plaie pour moi et que ce fut difficile d’aller chercher des fonds pour les faire, plutôt que de m’en plaindre, je me sens très chanceux d’avoir l’opportunité de faire du cinéma.

HC – Quand vous avez mentionné que Lachman et vous-même avez pensé au cinéma européen quand vous avez fait Ken Park, pouvez-vous préciser vos influences ?

LC – Il y en a plusieurs… Il y a un réalisateur anglais, Alan Clark, que j’aime beaucoup.

HC – Il est de la télévision, non?

LC – Il a fait beaucoup de choses pour la BBC, et aussi trois longs métrages de fiction. Il est tout simplement un réalisateur génial ! Un des meilleurs réalisateurs de tous les temps, un des plus grands. Je pense que Ed mentionnerait quelques autres personnes plus près de ses idées.

HC – Et à propos de Harmony Korine? Nous avons lu qu’il y a eu quelques problèmes entre lui et Ken Park.

LC – J’ai connu Harmony autrefois quand j’ai fait Kids. J’ai eu l’idée pour Kids et il a écrit le scénario; je lui ai demandé d’écrire Ken Park, je lui ai donné les hisoitres et les personnages. C’était à la fin de 1994, il y a au moins neuf ans. J’ai eu le scénario et je n’ai pas revu Harmony depuis deux ans. Il n’a vraiment eu rien à voir avec tout ça, je veux dire, il a disparu.

HC – Il était plutôt jeune quand il a écrit Kids.

LC – Il avait dix-neuf, vingt ans, oui.

HC – Nous pouvons dire que votre travail et son travail sont assez proches… par exemple Gummo traite de sujets similaires.

LC – Oui, mais c’était il y a longtemps. Personne ne le voit plus vraiment.

HC – Je me demandais en fait ce que vous pensiez de son travail, pas de sa personne.

LC – Oh! (Rire) Gummo avait des aspects intéressants; certaines choses étaient bonnes, d’autres que je n’ai pas aimées… Mais bon, c’était son premier film. Il essayait de se trouver lui-même et il a repris beaucoup de choses de différentes personnes, tentant de trouver sa propre voie. Mais son second film, Julian Donkey Boy, n’est pas bon. Mauvais, vraiment mauvais. Je pense que c’est la drogue. Je pense qu’il ne savait ce qu’il était en train de faire. Vraiment mauvais! Et depuis, il n’a rien fait, alors… Je ne sais pas, j’espère qu’il est ok. Pour Ken Park, il a juste écrit la première version en 1994. Pendant que nous attendions l’argent pour Kids, je lui ai donné les histoires pour Ken Park et je lui ai dit de tout mettre dans un film. Il a fait la structure, une très belle structure, c’est vraiment un scénario très bien structuré, mais il a seulement fait la première version. Quand nous avons fait le film, nous avons changé les dialogues et autres choses pour que ça marche. *

HC- Est-il content de Ken Park?

LC – Je ne pense pas qu’il l’ait vu. J’espère qu’il pourra le voir. Je ne sais pas où il est. J’ai entendu dire qu’il était à Londres. Par chance nous y allons pour un festival de cinéma, alors peut-être…

HC – Mais j’ai lu dans un magazine français que Korine avait vu votre film.

LC – Non, il ne l’a pas vu.

HC – Il s’agirait donc d’une fausse information?

LC – Oui. J’ai entendu ça aussi, mais vraiment non, il ne l’a pas vu. Il était seulement blasé et a cherché quelque chose à dire.

HC – En France, c’est une figure un peu « arty ». Peut-être qu’un magazine quelconque a voulu parler de lui juste pour parler de lui.

LC – Il a peut-être dit quelque chose mais il n’a pas vu le film. J’assure qu’il n’a pas vu le film. Il n’a rien vu. Même pas un photogramme!

HC – Vous abordez souvent le sujet de l’ennui. Êtes-vous blasé?

LC – J’essaie de ne pas l’être. Je ne suis pas blasé quand je travaille.

HC – Diriez-vous que vos films sont pour les gens blasés?

LC – Hum… (Rire) Je pense que le secret, c’est le travail. Je suis heureux quand je travaille, quand je fais des choses. J’ai deux scénarios qui sont prêts à tourner.

HC – Vos prochains projets traiteront-ils encore des adolescents?

LC – J’ai quelques projets. J’ai un film fantaisiste tiré d’un vieux livre pour enfants – mis à jour et en quelque sorte un peu détourné – que quelqu’un m’a amené et que je trouvais intéressant à faire et un peu différent. Je cherche quelque chose de différent. J’ai aussi un scénario sur une fille ordinaire, classe moyenne, qui a grandi aux États-Unis, de parents venus d’un autre pays. Elle est née ici, elle est américaine de la première génération. À la maison, elle a un certain bagage de valeurs culturelles issu de ses parents. Elle sort dehors et c’est l’Amérique ! Alors : Fuck you mom, fuck you dad, I wanna be an American ! Si vous avez des enfants, c’est la confrontation culturelle qui advient quand vous quitter un pays et une culture pour aller vivre dans un autre pays avec une autre culture… Les enfants ont été élevés avec certaines valeurs culturelles, ils sortent et c’est un tout autre registre de valeurs américaines. Ils veulent être Américains, ils veulent être des adolescents normaux, ils veulent être jeunes, mais à la maison, il y a d’autres valeurs. Ça arrive très souvent. Et mon scénario parlerait d’une fille beaucoup plus jeune que dans mes autres films, une préadolescente. C’est aussi à propos du racisme aux États-Unis. C’est un film vraiment difficile à faire, mais que je veux faire. C’est drôle parce que quelqu’un a dit à propos de Ken Park : « tu es allé aussi loin que tu pouvais, à la limite ». Et j’ai ce film à faire et je pense que ce sera encore plus difficile…

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  • Les opinions émises par Larry Clark sur les films d’Harmony Korrine n’engagent pas Hors Champ. Dans une autre perspective, voir la comparaison entre les films de Korine et ceux de Clark dans la critique de Guillaume Lafleur : [Les dessous idéologiques de Ken Park->117]

Lire aussi notre [entretien avec Ed Lachman, coréalisateur de Ken Park->115]

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Réalisée par Guillaume Campeau et Guillaume Lafleur avec la collaboration de Sarah Mizrahi au FCMM 2002 à Montréal, le 18 octobre.
Traduction : Guillaume Campeau.