Dossier établi par Nicolas Klotz, fruit de deux discussions entre les cinéastes bonifiées de trois splendides textes adressés à des oeuvres récentes de Lav Diaz, Norte, la fin de l’histoire (2013), From What is Before ? (2014) et The Women Who Left (2016) ainsi que d’une courte série de portraits du cinéaste philippin issue de la main de l’autre (et de son Hassleblad).
Le tout, initialement paru sur le site du magazine culturel français Transfuge, est aussi un avant-goût de la rencontre entre les cinéastes qui se tiendra devant public suite à la projection de [L’héroïque lande, la frontière brûle->https://cinemamoderne.ticketacces.net/fr/organisation/representations/index.cfm?EvenementID=175&refresh=1] (Nicolas Klotz, Elisabeth Perceval), le 30 juin prochain. La projection du film débutera à 12h45 et la conversation suivra dès 17h, au Cinéma Moderne (dans le cadre de la rétrospective Lav Diaz).
Faire politiquement des films : mettre politiquement en cause, ou même en crise, les conditions de production, les systèmes d’écriture des films. Par exemple : sans financement et sans producteur, simplement muni d’une petite caméra et parfois accompagné d’un ami pour le son, un couple part, une année durant, à la rencontre d’un monde qui refuse obstinément de se laisser domestiquer afin d’en faire un monde de cinéma – lui qui par ailleurs n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il parvient à domestiquer la vie sous toutes ces formes.
Le couple Klotz-Perceval, par son œuvre sans compromis envers ce que notre époque peut avoir de terrible, mais aussi par sa manière solidaire et plurielle d’envisager la pratique cinématographique, n’a cesse de questionner à la fois le cinéma et le monde dans lequel nous vivons. Dialogue sur l’état de leur cinéma, donc, mais aussi sur l’état du cinéma et du monde, de la critique et du spectateur.