Être ou ne pas être ? Étienne le connaît par coeur. Il peut même le réciter à l’envers, de la dernière à la première phrase. Il a d’ailleurs réussi cet exploit intoxiqué à la bière noire et, bien que ce facteur soit moins susceptible d’avoir influencé son interprétation, par un soir de pleine lune. Par un autre soir, celui de grands vents cité plus haut, Étienne et moi avons visionné les interprétations de ce monologue dans huit adaptations différentes de la pièce de Shakespeare.
Pour un centre d’artistes, j’ai préparé une communication sur le cinéma dit «alternatif» ou «artisanal». En préparer le propos et les sujets est une chose, mais il faut aussi se préparer à la livrer, à la dire, à la mettre en mot. Lorsque je quitterai le parc de la Sainte-Cunégonde, à côté du Café Dépôt, un de mes repaires favoris, ce sera parce que je serai prêt à la livrer. Mon mandat, lors de cet atelier théorique qui débutera dans quelques heures, est de faire découvrir aux participants les différentes facettes de la narrativité alternative à travers des extraits de films, des citations et peut-être, si le temps nous le permet, des exercices de création.
Hommage, sous forme de ressouvenir, à Peter Von Bagh, décédé le 17 septembre 2014.
Dans tous les films de Kaurismaki, tout est simple, transparent, limpide, non problématique – rien de plus facile à suivre, comme film. Et pourtant, c’est un cinéma qui est toujours sur le fin fil de l’incongruïté la plus inouïe, de la banalité la plus complète, et qui rejoue très justement, avec l’ironie, l’humour, le cynisme le plus incisif, tous les enjeux du cinéma moderne, tout en retenant un style toujours personnel.