Pour un centre d’artistes, j’ai préparé une communication sur le cinéma dit «alternatif» ou «artisanal». En préparer le propos et les sujets est une chose, mais il faut aussi se préparer à la livrer, à la dire, à la mettre en mot. Lorsque je quitterai le parc de la Sainte-Cunégonde, à côté du Café Dépôt, un de mes repaires favoris, ce sera parce que je serai prêt à la livrer. Mon mandat, lors de cet atelier théorique qui débutera dans quelques heures, est de faire découvrir aux participants les différentes facettes de la narrativité alternative à travers des extraits de films, des citations et peut-être, si le temps nous le permet, des exercices de création.
Hommage, sous forme de ressouvenir, à Peter Von Bagh, décédé le 17 septembre 2014.
Dans tous les films de Kaurismaki, tout est simple, transparent, limpide, non problématique – rien de plus facile à suivre, comme film. Et pourtant, c’est un cinéma qui est toujours sur le fin fil de l’incongruïté la plus inouïe, de la banalité la plus complète, et qui rejoue très justement, avec l’ironie, l’humour, le cynisme le plus incisif, tous les enjeux du cinéma moderne, tout en retenant un style toujours personnel.