“…Il faut aujourd’hui penser l’histoire du cinéma américain en ayant en tête le mode d’absorption particulier de ses propres images, de la mythologie particulière qu’elles provoquent. Il est trop facile de prendre en compte cela en considérant simplement l’évidence des situations, des dénouements dramatiques qu’elle implique dans les films. Cette évidence relève d’une connaissance spectatorielle inouïe des codes de la représentation, peut-être sans équivalent dans l’histoire de l’art et de la culture de masse. Elle est le fait simple de la surexposition d’un système d’exploitation…”
“…Lorsque Cruise, au début de Vanilla Sky, se retrouve en voiture dans un Time Square désert, je rêve au Paris réinventé de Minelli où l’on dévoilait la chimère d’une ville dans le carton des décors. Cela est passé de mode. On injecte du faux au réel sous des prétextes esthétiques qui cachent plutôt, entre autres, une peur de la collusion entre la réalité et le masque indélébile de l’acteur. Que serait un film en équipe réduite où Tom Cruise marcherait dans une ville ouverte, ferait son marché, prendrait le métro – tout ce qu’il ne fait probablement pas ?…”