“Pourquoi au cinéma montre-t-on toujours les victimes de face et les bourreaux de dos ? (…) Parce que si on filme les bourreaux de face, c’est contre le spectateur qu’ils tirent”. (Serge Daney, La rampe)
La dialectique nous a appris, écoliers, que le vrai est toujours un moment du faux, et le faux, non moins, un moment du vrai. Cette dialectique, à la fois se vérifie et se contredit, chaque jour, suivant l’angle d’attaque et la lucidité de l’observateur, depuis que le “monde-vérité” a migré vers un autre système solaire, depuis, aussi, que la vérité est passée du discours (écrit, parlé) aux images mécaniques.
Milan Kundera avait bien raison lorsqu’il prévoyait qu’« avant de tomber dans l’oubli, nous serons changés en kitsch » : le cinéma d’époque hollywoodien ne pourrait pas en offrir de preuve plus vivante.