Avec Burn After Reading, les frères Coen continuent d’opérer – sur un mode plaisant, mais mineur – ce grand saut qualitatif de leur cinéma puisque cette fois, l’œuvre peut être regardée comme une version « détarantinoisée » de The Big Lebowski, tant au niveau de la mise en scène que du récit.
“…Ce ne serait pas couper court de dire que le “vrai” devient, dans ce film, le contre-champ du faux. Mais puisqu’il arrive que le champ devienne, à son tour, contre-champ, le vrai pivote sur lui-même et devient une partie du faux. Le film nous présente une version mensongère du réel : stylisée, idéalisée visuellement. C’est précisément le réel des salles obscures, à l’âge d’or du Silver Screen. Il y aurait donc une constante suppléance, affichée, entre le vrai et le faux, entre le réel et la factice, dans un monde où le plus farfelu devient le plus vraisemblable…”