Que reste-t-il de mai ? Quels plans ai-je tourné un jour de mai 68 que je pourrais retrouver d’une certaine manière aujourd’hui, en prenant soin de filmer les visages de mes contemporains plus jeunes ? Voilà peut-être à quoi voulait répondre Garrel, entre autre chose, en faisant Les amants réguliers.
Autant le documentaire de Christlieb et Kijak se complaît dans le portrait de ces asociaux contemporains, de ces encyclopédies semi-autistes, déraciné des idées qui ont porté la cinéphilie des années 60, autant le film de Bertolucci est l’histoire de cette idée, de cet âge d’or de la cinéphilie parisienne, avant sa chute, entre l’Affaire Langlois et mai 68, où l’écran de cinéma se trouve enfin dépassé par la rue, la cohue, l’histoire.