Vole, vole tristesse (Miryam Charles, 2015)

Une fin, un début

J’aime écouter. Depuis l’enfance, j’ai toujours eu un amour pour les sons, plus que pour l’image. Une combinaison étrange pour une cinéaste.

J’écoute pour mieux comprendre le monde. Pour mieux me situer. Trouver un chemin. L’an dernier, Hors champ m’a proposé de concevoir une série auditive sur le cinéma. Sans contrainte au niveau du contenu ou du format. Immédiatement, j’ai pensé à :

Un voyage en mer.
Toujours en direction de la terre ferme.
Poésie ou la recherche de la vie poétique.
Des films favoris.
Des souvenirs sonores.

Les films.

Guelwaar (Ousmane Sembène, 1992)
Bamako (Abderrahmane Sissako, 2006)
To Sleep with Anger (Charles Burnett, 1990)
Wendy and Lucy (Kelly Reichardt, 2008)
Souvenirs de la maison jaune (João César Monteiro, 1989)
La règle du jeu (Jean Renoir, 1939)
Mysterious Object at Noon (Apichatpong Weerasethakul, 2000)
The Mourning Forest (Naomi Kawase, 2007)
Walkabout (Nicolas Roeg, 1971)
My Brilliant Career (Gillian Armstrong, 1971)
La femme sans tête (Lucrecia Martel, 2008)
Mes nuits feront écho (Sophie Goyette, 2016)

J’ai eu l’occasion de pratiquer l’activité que je préfère le plus. Celle de rester à la maison, d’écouter, d’enregistrer. Le temps de courts épisodes, j’ai pu rendre humblement hommage à des films qui ont marqué ma vie. Des films aux univers sonores riches.

Une barque ouverte.

Il y a 6 épisodes.

Le résultat est un peu mélancolique.
À partir de l’épisode 5, on peut entendre.
Une difficulté dans la narration. Une difficulté à respirer, le souffle est plus court. Je me dis que je dois terminer. Me rendre à l’épilogue. Je dois trouver la force d’arriver au bout. Je me souviens d’avoir enregistré cet épisode, le cœur un peu lourd. J’étais malade et je me demandais à quoi bon.

J’ai réécouté quelques films de la liste. Les yeux fermés.

Je me suis rendue jusqu’au bout afin de partager ces voyages sonores.

Merci à André Habib et à l’équipe de Hors champ. Il n’y a pas vraiment de mots pour exprimer ma gratitude.