Creuser un Enfer pour ses personnages et les inviter ensuite à s’y démerder n’est pas une idée neuve. Nombreux sont les réalisateurs qui avant de créer des personnages préfèrent créer des victimes. Utiliser la misère pour dénoncer le système, la souffrance et les inégalités n’est pas non plus une idée particulièrement novatrice. Je précise d’ailleurs que ce n’est ni une mauvaise, ni une bonne idée.
Par bien des côtés, chacun de ces films semble présenter des images figées ou suspendues dans une temporalité perdue ou en processus d’être recouverte. Plus encore, ces films sont animés par une tension entre l’immobilité et l’ouverture vers un futur indéterminé.
Dans un contexte médiatique toujours plus saturé, et toujours plus soumis à la dictature du présent, trois événements récents viennent éclairer la riche actualité du cinéma expérimental, et des questions qu’il suscite notamment autour de ladite « Révolution numérique », qui n’en finit pas d’arriver et dont, après la prise de la Bastille argentique, on peine parfois à réaliser que les jours de la Terreur sont déjà advenus, et les premières têtes coupées depuis un bon moment.